jardin des plantes

Qu’est-ce qu’un jardin ?
« Terrain, généralement clos, où l’on cultive des végétaux utiles ou d’agrément » En gallo-roman hortus gardinus signifie littéralement « jardin entouré d’une clôture »

Gilles Clément, paysagiste et titulaire en 2011 de la chaire de création artistique du Collège de France, décrit le jardin comme un lieu où l’on accueille le meilleur qu’on garde sous surveillance. On garde quelque chose de précieux : le meilleur est là, le meilleur geste, le meilleur art de vivre, la meilleure pensée. C’est un territoire de rencontre entre l’homme et la nature où l’homme peut raconter son rêve, où le rêve est autorisé.

Dans un autre registre, parler du Jardin ultime c’est évoquer le jardin d’Eden, un véritable paradis avec tout ce qu’il y a de plus précieux, de somptueux, de divin … c’est aussi le thème de l’interdit qui s’invite dans le débat, mais plus généralement le fait d’exposer une œuvre d’art permet d’établir un type de dialogue avec le public, la société. C’est sortir un bébé et le présenter devant tout le monde. On pense bien sûr à Marcel Duchamp et de l’importance du public dans la présentation de l’œuvre. L’artiste voit comment cette pièce va être regardée, analysée, et il peut observer les réactions des gens dans un environnement qui n’est pas contrôlé, contrairement au laboratoire où il y a un protocole. On peut voir le parcours de quelque chose qui est indépendant. Et si l’impact de l’oeuvre est parfois très important, c’est parce que les réponses ne sont pas standardisées. Ainsi, comment imaginer anticiper l’accueil du public.

Dans la tradition des jardins à la française (On pense au château de Versailles, Vaux le Vicomte, le jardin du Luxembourg pour la partie centrale, celui des Tuileries et bien d’autres), on trouve une volonté de « domestiquer » la nature, la contraindre pour montrer la force ou la grandeur de l’Homme. On fait appel aux meilleurs pour architecturer l’espace et planter de façon élaborée des essences subtiles aux couleurs savamment choisies.

Jérôme Le Goff reprend le jardin à son compte en en proposant sa version. D’abord avec la peinture qui dans la série « Jardin des plantes » présente 40 jardins imaginés, rêvés, contraints à l’intérieur d’un cadre de 80X60 cm. Quand le jardinier choisit les plantes et fleurs qu’il fera pousser à l’intérieur jusqu’aux limites de la clôture, JLG se confronte aux limites d’un format qu’il s’est imposé mais qu’il a réinterprété plus de 40 fois. Et c’est dans la contrainte et l’effort que l’artiste doit tenter de se renouveler tout en maintenant une cohésion dans sa production. Pas de réelle créativité picturale sans efforts et tentatives donc pas de jardins remarquables sans technique, patience et audace créative.